dimanche 14 septembre 2008

A la recherche d'un logement - Jours 2,3,4 et 5... - Le monde est petit

Mon réveil sonne et comme à chaque fois que cela arrive, je cherche une excuse valable pour le reprogrammer un peu plus tard mais je sais aussi qu'il me faut absolument trouver un appartement dans cette ville à l'organisation géométrique en "Quadrate", l'équivalent des "Blocks" américains de New-York. Un petit coup d'oeil sur la vue satellite ici vous permettra de le constater. J'ai déjà quelques visites programmées pour les quelques jours à venir et pour trouver quelque chose d'agréable à cette situation de recherche de logement, je me dis que c'est l'occasion de découvrir un peu la ville. Je visiterai au total près d'une vingtaine d'appartements, certains au centre, d'autres un peu plus excentrés, certains en colocation, d'autres seuls mais tous auront en commun d'avoir déjà été visités par une dizaine de personnes au moins au préalable. Pour les colocations, je passe des entretiens : 4 ou 5 personnes vous invitent à vous installer dans leur cuisine puis vous scrutent, vous posent toutes sortent de questions plus ou moins incongrues. J'ai presque l'impression de retourner 3 ans en arrière lorsque je passais ces fameux entretiens d'admission en grandes écoles. On me sert à chaque fois la même réponse : "Wir werden uns in den nächsten Tagen entescheiden", en français dans le texte : "Nous prendrons notre décision dans les jours qui viennent". Je laisse mon nom et numéro de téléphone au bas d'une liste d'une dizaine de personnes, sans grand espoir mais je me dis qu'il faut bien que je tente ma chance. Plus les jours passent et plus il se fait pénible de n'avoir d'autre perspective de logement qu'une chambre d'hôtel où la solitude commence à se faire sentir. Disons le carrément : j'ai le mal du pays. Après avoir appelé, sans exagération aucune, près d'une centaine de personnes, je commence vraiment à désespérer de trouver enfin un logis. Heureusement, je croiserai dans les rues de Mannheim deux françaises dont l'intonation attire immédiatement mon oreil, je les interpelle, leur explique ma situation de détresse (j'en rajoute un peu) elles m'invitent enfin à boire un verre avec elles. Je découvrirai au bout de quelques minutes que l'une d'entre elles vient de BEM, ESC Bordeaux pour ceux à qui cela ne parle pas, ma tendre et chère école (j'aime cet euphémisme). Les liens se tissent d'autant plus rapidement, elles me promettent de tendre l'oreille et de m'appeler si jamais elles venaient à entendre parler d'une possibilité de logement. Nous nous quitterons après avoir englouti un kebab dans le quartier turc de Mannheim i.e. "Jungbusch", les françaises m'expliqueront d'ailleurs que le racisme latent dont font preuve les allemands à l'égard des turcs (ce sont un peu leurs maghrébains) les ont amené à surnommer toute cette partie de la ville "Istanbul", qui est aussi le nom du Döner dans lequel nous mangerons. J'obtiendrai quelques nouvelles de ces françaises dans les jours qui suivront et quelques pistes de logement qui n'aboutiront malheureusement pas. Je commence sérieusement à trouver le temps long, je suis déjà retourné trois ou quatre fois au bureau international de l'université mais aucune place ne semble se libérer en résidence étudiante, une employée du bureau va même jusqu'à me confier qu'étant ma position sur la liste d'attente, il est "utopisch" de penser que j'obtienne un jour une place dans ces résidences. Rassurant, n'est-ce pas ? Et puis... je me décide à aller voir par moi-même de quoi il en retourne. Je prends donc en note les adresses de ces résidences étudiantes et m'y rend afin de vérifier physiquement qu'aucune place n'est libre. Quatre résidences visitées plus loin et après avoir constaté qu'effectivement aucune place n'était libre, je rencontre... une allemande qui sors d'une de ces résidences et à qui je répète un speech déjà bien rôdé et sentant qu'elle compatie, je réfléchis en marseillais, grossis un peu les chiffres, dis que je suis là depuis déjà deux semaines et que je suis vraiment désespéré. Elle me dit alors que je pourrais venir habiter chez elle le temps de trouver un logement, je multiplie les politesses, découvre qu'elle aussi a passé du temps à l'étranger et elle finit même par me dire qu'elle a passé un semestre à Bordeaux... à BEM. Décidemment, le monde est vraiment petit, les liens se tissent donc rapidement, je lui laisse mon numéro de téléphone, elle me promet de me rappeler, ce qu'elle fera quelques jours plus tard... La suite dans mon prochain message.

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